Ordinations et sacerdoce
Le sacrement de l'ordre comporte trois étapes. La première étape est le diaconat, la deuxième le presbyterat et la troisième l'épiscopat. Seuls les évêques sont obligés au célibat, tandis que prêtres et diacres peuvent se marier (avant l'ordination).
Les prêtres sont fédérés dans une hiérarchie : le patriarche, l'archevêque ou le métropolite comme primus inter pares sont à la tête des évêques, puis viennent les évêques (du grec episkopos, c'est-à-dire surveillant, inspecteur), prêtres (du grec presbyteros, ancien), enfin les diacres (grec. diakonos, i.e. aide ou assistant).
La hiérarchie compte aussi des sous-diacres, des lecteurs, des chantres sans sacrement spécifique et sans obligation particulière de discipline, offices qui tirent leur origine des liturgies primitives ; et exercent en partie d'autres fonctions que celles suggérées par leur nom. Les diaconesses appartiennent également au groupe des services sans ordination. Elles sont principalement compétentes pour la préparation du baptême des femmes ; leur rôle est toutefois devenu insignifiant avec l'acceptation des baptêmes d'adultes, en sorte qu'elles disparaissent complètement dès la fin du royaume byzantin. Les diaconesses ne participèrent jamais à l'office et ne peuvent être considérées comme un " diaconat féminin ".
Contrairement aux Eglises occidentales, dans les Eglises orthodoxes la plupart des théologies sont très traditionnelles et l'enseignement est en grande partie, entre les mains des Églises ; on rencontre aussi de nombreux laïcs théologiens et, inversement, la majorité des prêtres ne sont pas théologiens.
On n'ordonne pas les femmes et on n'admet pas les jeunes filles au service d'autel. La femme du prêtre a une position particulière dans la communauté et un titre spécifique :
- en arabe khouria (féminin d'un héllenisme kyrios, "seigneur"),
- en grec presbytera ("prêtresse", le plus ancien),
- en russe matuschka (" mère " "maman").
Exclues du service d'autel, les femmes peuvent, en principe, exercer toutes les fonctions dans la communauté, i.e. élues au conseil d'église, chef de chœur, lecteur, catéchiste pour les enfants comme pour les adultes, peintre d'icônes. La participation des femmes à la vie communautaire est toutefois différente selon la culture locale.
Liturgie et Calendrier
· Le cœur de la spiritualité orthodoxe est riche, principalement dans le chant de la liturgie fortement symbolique, dont la forme actuelle, au moins partiellement, s'enracine au IVe siècle.
· La première partie de la liturgie, appelée Liturgie des Catéchumènes avec prière et lectures bibliques se réfère au culte synagogal, tel que Jésus dut le connaître ; la deuxième partie, la Liturgie des fidèles célèbre l'Eucharistie, est d'origine proprement chrétienne. Le nom de chacune des parties se réfère au temps où tous les candidats non encore baptisés devaient quitter l'église après la première partie et où l'on fermait les portes à clef.
· La liturgie originale dure cinq heures, la liturgie basilienne dure environ deux heures, la liturgie de Jean Chrysostome ne dure environ qu'une heure et demie et c'est celle qui est célébré la plupart des dimanches tandis que, pour les fêtes plus importantes, on préfère la liturgie de Saint-Basile.
Avec les orthros (matines) et d'autres prières, l'office dure aussi trois heures les dimanches normaux ; de ce fait, tous ne restent pas du début à la fin. L'antienne Kyrie eleison fréquente est typique (Seigneur, prends pitié) de la liturgie
Le chant développe une particulière importance dans la liturgie russe orthodoxe. Ils sont compris comme prière à part entière ; ils ne doivent donc être "produits" que par les voix humaines. L'utilisation des instruments n'est pas admise dans les Églises russes orthodoxes parce que les instruments ne peuvent prier.
Dans les autres Eglises orthodoxes, la musique instrumentale est rare. Une théorie, envisageant cette aversion contre la musique instrumentale, la rapproche des orchestres usuels dans les jeux du cirque romains ; les chrétiens considèrent les jeux du cirque, dans lesquels ils étaient parfois les victimes, comme un culte idolâtre.
Dans la liturgie orthodoxe, on se signe chaque fois que la Trinité est mentionnée. Le signe de croix se pratique selon un mouvement de droite à gauche : front, poitrine, épaule droite, épaule gauche. Le pouce, l'index et le majeur sont liés pour représenter la trinité, tandis que l'annulaire et l'auriculaire sont repliés dans la paume pour signifier la double nature. On se signe aussi en admirant une icône avec ou sans prière et dans d'innombrables autres occasions, laissées à la discrétion du croyant.
Le fidèle est, en principe, debout à l'office ; beaucoup d'églises n'ont de sièges que le long des murs pour les personnes âgées ou affaiblies. La position à genoux est peu fréquente ; le dimanche, on connaît quelques grandes prosternations analogues à celles de l'Islam dans les Eglises d'Europe centrale ou d'Egypte.
Certaines églises orthodoxes n'ont pas adopté la réforme du calendrier initiée par le pape catholique Grégoire XIII en 1582. Elles utilisent donc encore le calendrier julien. Pour les membres de ces églises (Jérusalem, Russie, Géorgie, Serbie, mont Athos) les dates des fêtes religieuses sont par conséquent décalées par rapport à celles des autres chrétiens, et par rapport au calendrier civil, qui est partout le calendrier grégorien.
Ces orthodoxes fêtent bien Noël le 25 décembre mais leur fête tombe le 7 janvier du calendrier civil (avant 1900, elle tombait le 6 janvier, après 2100 elle se situera le 8 janvier). La date de Pâques est cependant commune à toutes les églises orthodoxes (à l'exception de l'Eglise autonome de Finlande) parce qu'elle est partout fixée à partir du calendrier julien. Cette façon de calculer engendre des écarts variables avec la date déterminée par le calendrier grégorien : certaines années la date est la même, d'autres années il peut y avoir une semaine ou même cinq semaines de différence (Pâques tombe en avril ou en mai pour les orthodoxes, jamais en mars).
Laissez un commentaire Connectez-vous