SAINT PAUL DE TARSE
Saint Paul est né entre 5 et 10 à Tarse (Tarsus) en Cilicie (Turquie actuelle). Son nom hébreu est Saül (shaül) qu'il changera en Paul après sa conversion. Il a été disciple de Gamaliel, un maître pharisien réputé dont on trouve des traces dans la tradition juive (Talmud).
Chargé par l'autorité romaine au nom du sanhédrin de réduire les communautés chrétiennes d'Asie Mineure, il se rendait à Damas lorsque le Christ lui apparut, le questionnant ainsi :
-«Saül, Saül, pourquoi me persécutes-tu ?»
-Qui es-tu, Seigneur ?
-«Je suis Jésus que tu persécutes. Mais relève-toi, entre dans la ville, et l'on te dira ce que tu dois faire.»
Ses compagnons de route s'étaient arrêtés, muets de stupeur : ils entendaient bien la voix, mais sans voir personne.
Ebloui, Paul reste pendant trois jours sans pouvoir recouvrer la vue. Les Actes des Apôtres racontent que Jésus, dans une vision, dépêcha alors auprès de lui un chrétien du nom d'Ananias qui le guérit immédiatement.
Cet épisode du chemin de Damas sera décisif pour Saul : débarrassé de sa cécité symbolique, il a l'impression que des écailles lui sont tombées des yeux ; il se fait aussitôt baptiser par Ananias puis gagne Damas pour annoncer dans les synagogues que Jésus est bien le «fils de Dieu».
Persécuté à son tour par les juifs, il doit quitter clandestinement la ville en 39, dissimulé dans un panier que ses amis feront descendre le long du rempart. Il se rend alors à Antioche et à Jérusalem, où il entre en contact avec Pierre et les autres apôtres.
En 41, Barnabas et Paul sont désignés par l'Église d'Antioche pour tirer au clair l'admission des païens dans l'Église.
Paul, apôtre du christianisme, propagateur de la foi dès les premiers temps du christianisme, est le seul parmi les apôtres à n'avoir pas connu le Christ.
Entre 43 après J.-C., date de son arrivée à Antioche, avant son départ pour la première mission, et 63, date de sa libération de la prison romaine (qui est le dernier événement connu de sa vie), Paul passe beaucoup de temps sur les routes (Asie Mineure, Chypre, Grèce et Italie), avec quelques haltes importantes. Il abandonnera à Chypre le nom juif de Saül (shaül) pour celui de Paul.
De l'hiver 50 à l'été 52 (au cours de son deuxième voyage), il s'attarde dix-huit mois à Corinthe, exerçant son métier de fabricant de tentes chez un couple de juifs convertis à Jésus, Priscille et Aquila, qui avaient été chassés de Rome par un décret de Claude (49-50). Tout en travaillant en semaine, Paul enseigne la Parole : «Chaque sabbat, il prenait la parole à la synagogue et tâchait de convaincre Juifs et Grecs» (Apôtres, XVIII, 4). Sa tentative passionnée d'enseigner l'Évangile à tous sera toujours beaucoup mieux acceptée par les païens que par les différentes communautés juives, pourtant mieux préparées à comprendre une doctrine assez proche de la loi mosaïque (Moïse).
Il part ensuite en grand voyage missionnaire pour les églises de macédoine (il fonde celles de Philippe et de Thessalonique, et visite Athènes). Il écrit les épîtres aux Théssaloniciens. Puis à Éphèse de 53 à 56, où il écrit les épîtres aux Galates, aux Corinthiens, aux Philippiens et lettre aux éphésiens.
Paul fonde plusieurs Églises autour du Bassin méditerranéen.
L'hiver 57-58, il se rend à Corinthe où il écrit l'épître aux Romains et de là, il se met en route pour Jérusalem.
De 58 à 60, lorsqu'il revient à Jérusalem, Paul est immobilisé à Césarée, où il est jeté en prison (Apôtres, XXIV, 27). Le sanhédrin le fait comparaître afin de le juger et de le condamner.
Faisant prévaloir sa citoyenneté romaine (seul un tribunal romain peut le juger), il est emprisonné à Jérusalem sur ordre du tribun romain.
Au bout de deux ans (la loi romaine interdisant la détention plus de deux ans sans procès), le sanhédrin demande une nouvelle comparution de Paul, qui refuse de se présenter. Celui-ci en appelle à César : cela signifie qu'un tribunal composé de proches de l'empereur le jugera. Pour cela, il se rend par mer de Palestine à Rome (c'est au cours de ce voyage qu'il est sauvé miraculeusement d'un naufrage).
De 61 à 63, en résidence surveillée à Rome, il bénéficie d'un statut suffisamment souple pour poursuivre sa prédication. Cet épisode est évoqué à la fin du livre des Actes : «Paul vécut ainsi deux années entières à ses frais et il recevait tous ceux qui venaient le trouver, proclamant le règne de Dieu et enseignant ce qui concerne le Seigneur Jésus-Christ avec une entière assurance et sans entrave» (Apôtres, XXVIII, 30).
Puis, il est finalement libéré. La fin de sa vie relève des textes apocryphes qui ont donné plusieurs versions : incarcéré à nouveau par les autorités impériales en 66, sous le règne de Néron, il aurait été finalement décapité (probablement en 67), à l'emplacement de l'actuelle basilique de Saint-Paul-hors-les-Murs, à Rome (pour d'autres sur la route d'Ostie) ; il aurait effectué un voyage en Espagne avant de revenir à Rome où il fut martyr.
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